21/01/2025

Abancourtoises et Abancourtois,
 
Quel plaisir de vous retrouver en ce matin du 18 janvier 2025, dans notre salle des fêtes qui est souvent dans nos petits villages un lieu républicain, autant que la mairie qui ne pourrait vous accueillir toutes et tous,
 
Quel plaisir pour la 17ème fois en tant que maire, d’avoir pu vous accueillir et vous saluer à votre arrivée,
Quel plaisir de retrouver une fois encore vos visages souriants et vos poignées de mains chaleureuses
Ce plaisir je voulais vous le dire s’agissant sans doute d’une de mes dernières cérémonies de ce type.
 
Cette cérémonie des vœux est certes un moment institutionnel, mais pour Abancourt, elle est un moment de retrouvailles de tous les habitants avec celles et ceux qui font et soutiennent notre belle commune. Aujourd’hui nous partageons collectivement nos vœux.
Maire, c’est l’anagramme d’aimer, je pense que ça ne vous a pas échappé, c’est bien ce qui nous rassemble dans nos diversités et nos convictions.
 
Mesdames et messieurs, l’année qui s’annonce, nous aurions toutes les raisons de la regarder avec pessimisme, inquiétude et morosité. Quand on voit la situation du monde et qu’on s’aperçoit à quel point le fracas des armes ne s’estompe ni en Ukraine, ni au Proche-Orient. Quand on salue la chute d’un dictateur, mais que l’on s’interroge sur ceux qui le remplacent, quand on sait que nous sommes qu’à 72 heures du retour de Donald TRUMP à la Maison Blanche, avec une vision qui, disons-le clairement, ne considère pas l’Europe comme étant la pierre angulaire de ses décisions ni de ses intérêts. Quand, plus près de nous, les images de Mayotte dévastée par le cyclone Chido viennent nous hanter. On a des raisons de s’inquiéter.
 
Si j’évoque en début de propos, le contexte international, les tragédies humaines, c’est pour que nous soyons conscients de la chance que nous avons de vivre dans ce beau pays qu’est notre France.
Certes l’année écoulée a été aussi contrastée, ne le nions pas. Je préfère, chez nous, retenir des jeux Olympiques et paralympiques historiques, une cathédrale reconstruite en cinq ans à Paris, grâce aux savoir-faire de notre pays, plutôt que la trumpisation de nos sociétés et leurs outrances, attisées par la bêtise des réseaux sociaux.
Notre humanité aurait au contraire bien besoin d’être guidée par des valeurs de cohésion, d’universalisme et de respect de nos institutions.
Si l’intelligence artificielle a de l’avenir, j’aimerais que l’intelligence naturelle n’en vienne pas à décliner.
Ce n’est hélas pas le cas des politiques qui sont sensés nous représenter. Altercations, menaces, insultes, cacophonie, violence, voilà le spectacle indigne que nous offre l’Assemblée Nationale. Le problème, c’est que les français ne se sentent plus représentés par les hommes et femmes politiques alors que c’est eux-mêmes qui les élisent.
Les français méritent mieux que cela.
L’année 2024 se termine dans un contexte d’incertitude jamais vu du fait de l’instabilité politique dans laquelle notre pays est plongé depuis le résultat des élections européennes de juin dernier, suivies des législatives inattendues. Notre pays s’est révélé divisé, fracturé… tout cela a des conséquences sur nos collectivités. Nous sommes aujourd’hui dans une incertitude budgétaire inédite. Quand l’Etat se sera doté d’un budget, nous connaitrons le sort qui nous est réservé. Cependant, je tiens à vous rassurer. Le sérieux avec lequel nous gérons notre commune me permet de vous garantir que, s’il y a hausse des impôts, nous n’en serons pas la cause, parce que nous savons ne dépenser que ce que nous avons.
Dans cette vie politique qui manque tant de repères, la commune reste un pôle de stabilité heureusement.
Elle est garante de la continuité du service public, pour tous et partout sur le territoire
Plus que jamais la commune crée du lien et rassemble les bonnes volontés. Comme le disait Victor HUGO « c’est par la fraternité qu’on sauve la Liberté ».
Si les tensions sont toujours présentes en France, nous les maires et les élus locaux essayons de tenir, soutenir, amortir pour que cette belle maison qui se fissure parfois ne craque jamais. Nous les petits élus « à portée d’engueulade », nous faisons de notre mieux avec pas grand-chose en mains….
 
Peut-être un brin « maso » il faut le croire, nous aimons pourtant ce que nous faisons, portés par l’attachement que nous avons envers nos habitants, notre village et cette idée de servir la cause publique et l’intérêt général.
Sans fonctionnaires de haut niveau et de services autour de nous, les élus ruraux doivent savoir tout faire par eux-mêmes ou presque. Quand nous ne sommes pas juriste, médiateur ou géomètre, nous devenons un assistant social et un conseiller auquel on vient facilement se confier en proximité.
C’est à la fois difficile, presque parfois impossible, mais c’est ce qui rend notre fonction tellement exigeante et Ô combien passionnante. Les élus ruraux sont les couteaux suisses de nos territoires et nos mairies la porte d’entrée du service public car quand « on ne sait pas » quand « on ne sait plus vers qui se tourner », on va voir son maire… cette proximité est irremplaçable.
 Un ancien Président de la République, qui fut aussi maire, disait voilà plus de 30 ans : » tous ceux qui sont confrontés aux difficultés de la vie, à l’exclusion, au chômage, aux violences de toutes sortes se tournent d’abord vers la commune, qui est leur premier recours et souvent leur dernier espoir ». Et Ceux qui incarnent ce service, ils sont là devant vous et je suis très fier d’eux, ils le font, élus, agents municipaux, personnels des services, comme disait Mitterand « souvent dans l’improvisation, avec les moyens du bord, mais grâce à des trésors d’imagination et de dévouement » . Elle n’est pas là aujourd’hui, mais je pense à notre secrétaire de mairie, Véronique ROISIN, qui a toujours pour vous une oreille attentive et un dévouement total.
J’associe à cet éloge les bénévoles associatifs, les entrepreneurs de notre territoire, les commerçants de la commune, les artisans, les agriculteurs et toutes celles et ceux qui sont toujours prêts à apporter leur concours à la vie commune.
 
A Abancourt, comme dans nos petites communes rurales nous avons aujourd’hui à faire face à deux problèmes majeurs. La baisse démographique avec son corolaire, le vieillissement de la population. Deux indicateurs nous alertent. Le nombre de nos élèves dans nos écoles qui ne cesse de décroitre, qui va nous obliger à revoir les cartes scolaires…
Et le nombre d’habitants qui décroit lui aussi régulièrement, avec en parallèle le nombre croissant de séniors (les plus de 65 ans). Le vieillissement enregistré est dû certes aux effectifs des plus jeunes qui diminuent, mais aussi, il faut s’en réjouir à la baisse de la mortalité. On estime que 40% des personnes âgées dépendantes vivent seules, les soutiens familiaux sont moins présents.
Nous nous trouvons donc parfois et ça devient préoccupant, dans l’obligation d’intervenir face aux détresses. Ici à Abancourt, comme ailleurs. Récemment encore, il nous faut palier la famille ou les services sociaux… Je peux compter sur nos élus et je veux mettre à l’honneur mon adjointe Martine, ainsi qu’une conseillère Stéphanie qui ont remarquablement pris en charge une personne âgée dans l’urgence de sa situation.
Ceci me permet de souligner le rôle important de l’association des personnes âgées que préside Lucien et qui, outre sa mission d’animation a également un rôle de vigie auprès des aînés. Merci à lui et à son équipe de bénévoles.
 
Une autre association de la commune a une importance majeure, c’est le comité des fêtes, qui a certes le but d’animer la commune mais aussi de resserrer les liens entre les habitants, les familles et les générations. Leur programme de festivités est important et doit vous satisfaire. Merci à sa présidente Christine et aux bénévoles toujours très actifs.
 
Je veux remercier le monde économique, dans la bourrasque que nous connaissons, de continuer à y croire et à créer des emplois. Entreprises, artisans, commerçants de la commune et j’ai eu le plaisir et l’honneur d’inaugurer en décembre un nouveau commerce. Un beau projet mené par Laure Brachet et son compagnon Bruno dans les locaux de l’ancien Hôtel de la gare. Tous mes vœux vous accompagnent pour la réussite de cette entreprise « Ô bonheur des dames » et je vous invite à y aller…
 
Quant à notre école, c’est un sujet d’inquiétude. Vous connaissez ce vieil adage qui dit que quand une école ferme, c’est un village qui meurt. Pour les raisons démographiques que j’évoquais précédemment, je crains que cet adage se confirme plus tôt que nous le pensons. Notre école est reconnue, nous avons des enseignantes de qualité, un personnel périscolaire tout aussi remarquable et nous avons fait les efforts financiers pour offrir aux enseignants et aux enfants un cadre agréable, adapté à un bon enseignement. Les parents s’investissent et je souligne l’implication de l’association de parents d’élèves sous la férule de Laurie JANICOT. En 2024, la kermesse scolaire a été une vraie réussite et le mérite leur en revient. Des petits changements toutefois que je veux évoquer : le départ à la retraite quasiment simultanément de nos deux cantinières, Elisabeth ROUGEAUX et Sylvie GUERARD. Merci à elles pour ce qu’elles ont apporté à notre école. Deux nouvelles recrues leur succèdent : Priscilla FOULONGNE à Abancourt et Marine GUEDON à Blargies et elles réussissent remarquablement dans leur fonction. Bienvenue à elles deux.
 
Je suis très fier de notre bibliothèque. Dans un Village c’est bien plus qu’un lieu abritant des livres. Elle permet l’éveil à la lecture et à l’écriture notamment chez les jeunes. Merci à Véronique BOITEL de la faire vivre, pour les adultes mais surtout pour les enfants. La mise en réseau des bibliothèques de la Picardie Verte permet sur le plan de l’animation une offre beaucoup plus large et je vous invite à la fréquenter sans modération. Merci aux bénévoles qui lui apportent leur aide.
 
Sur le plan des travaux et des investissements, nous poursuivons avec mes adjoints les efforts pour avancer toujours et améliorer nos équipements publics. Les membres du conseil municipal y participent par le débat que nous menons, les propositions qu’ils font et aussi l’aide personnelle qu’ils apportent parfois.
Nos deux personnels techniques, Jean Philippe et Stéphane en sont les chevilles ouvrières. Travailleurs, motivés, ils maitrisent tous les aspects de leur métier, des espaces verts à la voirie en passant par l’entretien des matériels. Et, cerises sur le gâteau, ils sont courtois, discrets, autonomes et réactifs et je sais que vous les appréciez beaucoup, parce que notre village est propre, dans un cadre de vie agréable.
En 2024, nous avions déposés deux dossiers d’investissements : L’un concernait la mairie et la fin de la mise aux normes électrique et thermique. C’est chose faite et nous n’avons plus à la mairie d’énergie fossile.
L’autre dossier concerne l’école d’Hennicourt, pour terminer également la mise aux normes électrique et thermique de la partie ancienne de l’école. Nous avons obtenu l’accord de subvention trop tardivement et les entreprises intervenantes n’ont pu répondre en raison de leur agenda. Ces travaux toutefois se feront cette année. Encore une fois je remercie le conseil général et sa présidente pour l’aide aux communes sans quoi rien ne serait possible dans nos communes.
En 2025, nous naviguons à l’aveugle... Un dossier est déposé pour un bâtiment sanitaire sur notre espace ludique de la rue des Glycines, équipement indispensable pour les besoins des manifestations que nous organisons.
Nous lançons une étude également pour la salle des fêtes, sa mise aux normes électrique et thermique, avec le concours de l’ADTO dont nous sommes adhérents. Nous avons réalisé sur nos fonds propres la clôture de la salle des associations et la salle des fêtes et ça nous mets à l’abri d’un tas de désagréments.
Nous allons poursuivre avec mes adjoints le recensement des besoins pour la réfection de la voirie, besoins importants après les intempéries que nous venons de connaître.
Là aussi notre engagement est guidé par deux principes auxquels nous ne dérogeons pas : nous n’engageons les travaux que si nous obtenons les subventions nécessaires, et nous n’engageons les travaux que si nous avons de quoi les financer. Deux principes basiques dont l’Etat devrait s’inspirer….
 
Voilà, chers abancourtois, à défaut d’être exhaustif, je crois avoir mis l’accent sur l’essentiel des sujets importants pour notre commune et son actualité.
Chers amis, je vous souhaite une bonne année 2025.
Bien sûr et d’abord une bonne santé, mais aussi de la sérénité et de l’entraide, des instants de joie, des moments agréables avec celles et ceux que vous aimez autant qu’avec celles et ceux que vous pouvez rencontrer dans les évènements municipaux.
Je vous souhaite de ne pas baisser les bras face aux ennuis et de ne jamais céder au découragement.
Je vous souhaite de l’optimisme et de l’énergie,
Ces vœux que je vous adresse, nous tâcherons de les traduire au mieux dans l’action municipale pour être à vos côtés, chaque jour, sans relâche, pour qu’en ces temps incertains la colère, la peur, l’injustice, la haine ne triomphent pas.
 
Belle année 2025 à toutes et à tous,
Vive Abancourt et nos communes rurales

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